Comme pour mon pote Marcel (mais lequel ) qui « Longtemps se couchait de bonne heure » il me faut chercher un incipit qui caractérise un peu le début de ce récit ou disons qui caractérise notre douce folie à toujours mettre un pied devant l’autre dans n’importe quelle condition ,que le sentier soit neigeux et fort pentu comme ce putain col de Chaviere que j’ai hais cette année lors du Trail de la Vanoise , qu’il soit venteux comme sur le trail des cotes d’Armor ou piegeux comme à Belle Ile en fait je ne sais pas comment introduire mon récit car pour le prix d’une lecture ou aurez 3 trails !!!! Et quand tu n’as pas d’incipit à 50 ans c’est que tu as raté ta vie. Oui oui trois trails car vous devez en avoir marre de nos récits cyclopéens ou le Polyphème du moment n’a pas assez de mots pour narrer sa douce course alors passons mes circonvolutions primesautières du moment et pour ce cours résumé de ces 3 chouettes moments qui ont parsemé ma saison dernière. Alors Incipit (trouvé du jour ,ouf) ) « Longtemps j’ai couru pour flatter mon égo » mais en cette cinquantaine naissante l’angle mort du rétroviseur d’un coup d’un seul a quelque peu ouvert mon esprit figé pour me dire que la course à pied pouvait etre un acte eudomiste et non hédoniste, que courir pouvait m’apporter des choses nouvelles des choses balayées d’un revers de main, des choses oubliées ou enfuies simplement, courir pour non pas moi mais pour mes mois. Certes je vous confère que ma psychanalyse à deux balles ne casse pas trois pattes à un trailer mais peu importe, non, tant que l’on a l’ivresse et celle là je la tiens donc je la narre.
Février 2016 : première version de l’Ultra trail des cotes d’Armor ( à Lannion ) soit un 80 kms (qui en fera 72 kms ) en grande partie sur des sentiers de bord de mer ,un beau parcours ou le climat Breton a su s’exprimer pleinement soit les 4 saisons en une journée du presque chaud , de la bise Glaciale ,un redoux au crachin et un rideau de pluie verticale .Mais beaucoup de plaisirs avec les paysages de la cote de Granit Rose ,des mono traces et avec des ASbiens qui découvriront que les vieilles tortues n’ont pas toujours tort .Une expérience que je compte renouveler en 2017.Car la Bretagne l’hiver prend toute sa dimension colorée et vous offre des images à graver dans votre esprit telle une eau forte et l’aquafortiste que je suis aime.
Juillet 2016 : Un retour aux sources sur le TGV en Vanoise, retour aux sources car ce fut l’un de nos premiers trails montagneux il y a plus de 10 ans avec le groupe des Givrés qui se reconstituera en partie cette année. Quelle joie d’avoir pu repartir avec les Cyril, Pierrick, Valentin et Titi et puis bien sur tous les autres ASbiens qui ont fait de ce week end un vrai moment de partage et de bonheur. Les chemins furent toujours aussi pentus, la dette d’oxygène toujours aussi obérante (j’ai failli rebrousser chemin apres 1h00 de course tellement je me sentais oppressé dans la montée du col de la Vanoise) et en 2017 de la neige en quantité. Les barrières horaires seront toujours aussi dures mais cela passe et nouveauté je cours sur les 15 derniers kilomètres. Mais coté paysage, nous serons toujours aussi bien servi ,coté habitant des montagnes tout autant car le chamois sera etre là comme la marmotte et celle là n’emballe pas de chocolat. Cette course me fait comprendre aussi que je vieillis mais du plaisir et du plaisir certes de drôles moments de doutes mais je gère mieux ceux ci grâce à la marche nordique car j’ai compris après de 20 ans de trails que marcher fait partie intégrante de la course, oui oui 20 ans pour ne plus stresser dés que je marche……
Septembre 2016 : Retour sur Belle Ile après un coup de bol pas possible car tiré au sort en janvier donc un retour à la jolie petit Ile .Les repères sont là, l’envie aussi et l’émotion paternelle encore bien présente. Là encore une course aux accents ASbiens mais comme d’habitude Sparte et Athènes séparent le groupe pour le dodo et le miam-miam, dommage. Nuit faisant, on se réveille le dimanche matin face à une belle douceur et un ciel étoilé, j’ai bien fait de sacrifier une vierge à la Pythie .La journée ne sera que plaisir avec juste un coup de mou au 50 em et là encore, je marche et sans pression. A belle Ile les barrières horaires sont larges et très peu de stress, je profiterai donc des paysages des sentiers, des embruns des vaches laitières et surtout de la douceur angevine car tel l’Ulysse de Joachim la mélancolie me gagne car cette ile est rattachée à trop de choses, allez clip de fin.
Donc si je résume un peu 2016 , trois belles courses et surtout courues sous un angle nouveau plus une fuite en avant mais juste l’envie d’y aller ,l’envie d’y courir ,toutefois les « off » me gagnent de plus en plus et surtout l’envie d’ailleurs ,l’envie d’errance à la Siddhârta sans renonciation ni ascétisme juste pour l’éveil que mes foulées me procurent . |