ecotrail 2016 ou le retour de la force   Rédigé par DE MEERLER  MARCEL   le 23 Mars 2016

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                             ECOTRAIL 2016 « le retour de la force » ou presque.

 

 

Pour cette 7e édition de l’ECOTRAIL version marche nordique chronométrée, Corinne et moi étions les deux préposés de service de l’ASB Yvelines .Un peu notre juge de paix en ce qui concerne la discipline : 30 kms, 600 mètres de dénivelé et le gratin du bâton.

Ma coéquipière est remontée comme une pendule et commence à chercher des têtes connues entre les barrières, Elle me montre la championne de France de la spécialité, deux trois pointures masculines qui se faufilent pour rejoindre les premiers rangs. D’ailleurs le speaker ne s’y trompe pas, en nous de demandant si les deux premières lignes sont avec nous car tout le monde saute sur place sur la musique, sauf eux, coincés dans les starting-blocks.

 

 

 

 

Bon voilà c’est parti. Comme dab ça part très vite, je fais les bordures sur la partie herbée pour éviter les pavés de qui mènent à l’Observatoire .Tour de chauffe autour de l’édifice et on attaque la forêt de Meudon. Corinne a pris la tête d’un groupe et je suis derrière à une trentaine de mètres. Premier kilo en un peu plus de 8mn, j’ai connu plus rapide. Je reste sur ce tempo, et j’essaie de maintenir l’écart avec elle. Au 5e kilo, je me retrouve avec une concurrente, dérochée du groupe, qui m’annonce 5 kms en 40 mn. Je m’étais fixé le kilomètre en 8,30 donc tout va bien, d’autant plus qu’on revient, peu à peu sur Corinne and boys.

Et là ça va être le drame .Dans une petite descente, une contrôleuse m’interpelle. Je pense, un instant, à une pénalité pour avoir couru. Que nenni, mon sac c’est ouvert et j’ai perdu ma parka, enlevée juste avant le départ. Donc arrêt: j’enlève mes bâtons, je retourne en arrière, j’enlève le sac, je remets la parka dans le sac, je remets le sac, je remets mes bâtons et je repars.

Conclusion : un flot incessant de blaireaux passe pendant l’opération. On se retrouve dans une portion de parcours sinueuse ou on ne peut pas doubler. Je vous dis le drame, la cata. A cette occasion, je m’aperçois que plusieurs concurrents prennent quelques libertés avec le règlement et courent de temps en temps. J’essaie, tant bien que mal, de doubler. Je me tire la bourre dans un raidillon avec un vieillard, peut-être de mon âge. Deuxième erreur. J’arrive à le gratter en montant dans les tours, pour arriver ,exténué,au bas de la première difficulté du jour. La première côte et la plus dure, raidos et interminable. Alors là, c’est l’hallali. A mesure de la progression, je me vois dépassé par des femmes, des hommes, des gros, des petits, des jeunes, des vieux, de tout. Premier gros coup sur la calebasse, il y en aura d’autres.

Retour sur le plat ou je m’aperçois que certains fringants montagnards sont moins véloces sur la plat et j’en ramasse quelques- uns avant la deuxième côte de la journée et rebelote. Je suis un peu dans l’état du sprinter dans l’étape de l’Alpe d’Huez. Me voilà à nouveau dépassé par les mêmes, voire d’autres revenus de l’arrière.(consolation : Corinne me dira à l’arrivée que c’était la même chose pour elle)

Rodolphe, il va falloir changer de méthode d’entrainement et bouffer du dénivelé plutôt que de la boue et de la flotte.

Il va en être ainsi jusqu’au ravito de Saint-Cloud ou je vais caler dans toutes les bosses et les côtes et me refaire la cerise sur le plat. Notamment un mano à mano avec un hollandais digne du duel POULIDOR-ANQUETIL dans le Puy de Dôme en 62.Il va me mettre des mines à chaque fois que le parcours s’élève et je vais revenir dès que c’est plat. Le batave va lâcher l’affaire après Marnes la Coquette, ne pouvant rien face à mon parfait mouvement de bâton  breveté version Cécile.  

L’approche du ravito est interminable. Le parcours tournicote dans le Parc pour finir au bas de la Lanterne. J’entends le contrôleur nous dire : « le ravito est en haut ».Nouveau coup de bambou lorsque je vois la pente à gravir.

Nous voilà au ravito en 2h52 soit 6mn de plus qu’en 2014 et un début de crampe au mollet.

Cela commence à sentir le pâté. Je revois des têtes connues qui étaient dans le groupe de Corinne. Le moral revient et je repars à bloc. Je chausse les embouts dans la descente sur Sèvres et là, les rois de la bosse, je vais te les éparpiller façon puzzle comme dirait Audiard.

Hélas, c’est là que le calvaire va commencer. D’abord une crampe terrible qui me force à m’arrêter. Je repars au ralenti en voyant les guides de haute montagne s’éloigner sur les quais de Seine. Au bout de 500 m on retraverse les quais et un plus loin, virage à droite. On remonte sur Meudon. A nouveau j’ai un peu mal à la tête. La montée va ressembler un peu à celle du camp de base de l’Himalaya. Je vois encore des mecs passer et repasser

La suite sera identique, un très très long calvaire. Je vais tout de même finir avec un gars qui m’a doublé dans cette p…. de côte.

The last but not the least : vous savez l’homme des polders disparu dans la forêt de Saint- Cloud, et bien il va me gratter juste avant le Garigliano pour me mettre une minute à l’arrivée.

Quand je vous disais que la fin était pathétique. Je vais faire les 10 derniers kms en 5,7 de moyenne, là c’est carrément le club de rando, cela sent la fin de carrière. (Corinne me mettra 9mn sur 9kms !)

Temps final 4H28 j’avais prévu 4h30 mais quand même 10 mn de plus qu’en 2014.

86 e sur 239 et 13e V3 sur 15

Je me console car CORINNE fait également 10 mn de plus mais termine en 4h16

Elle est 60e et 7e en V1 sur 15 et 19e femme sur 132

Pas mal quand même.

Bon belle course tout de même sauf la fin sur le bitume, toujours très rébarbative, mais c’est le prix à payer pour arriver à la TOUR EIFFEL.

Au niveau l’organisation, rien à dire, c’est du pro. Pas question de se perdre. Des stewards partout et surtout au passage des feux pour neutraliser la circulation.

On regrettera la pauvreté du ravito à l’arrivée. Peut-être compensé par le repas offert mais, nous avons décliné l’invitation, je ne bois que des grands crus après une compétition !  

 

 

J’avais titré sur le forum : » the boss is back ».Bon je m’étais un peu emballé. Le boss est arrivé, un point c’est tout. Quant à Corinne, même si les bosses ne l’aiment pas non plus, sur le plat, ça va bien, même très bien.

Prochaines étapes, peut-être La Ferté-sous-jouarre, même profil de course (30 kms et 700m de dénivelé) ou le trail des cerfs (20 kms mais à domicile)

A bientôt pour de nouvelles aventures nordiques.