L’anniversaire de la doyenne   Rédigé par JACOTTIN  RODOLPHE   le 20 Déc 2013

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La Saintélyon et moi c’est une histoire que renierait pas Sacher Masoch ou le divin marquis car le plaisir dans une course de nuit, longue, glacée, boueuse ou il fait -7° au départ et ou tu retrouves à 14000 gugusse, faut aimer les « coups » et que coucou comme dirait Johnny.
 
Bon c’est ainsi, me voilà avec un dossard sur le dos récupéré courant octobre   ce qui veut dire que la préparation sera courte d’autant que j’ai rechaussé les baskets qu’au début du même mois mais la perspective de participer à l’anniversaire de la vieille combiné à une sortie ASbienne me va bien.
 
Nous voilà partit sur le chemin de Lyon ,9 dans une bétaillère ,2 en voiture et 4 en TGV.
 
Voyage, rapide sympa et confortable, Arnaud au volant, les femmes devant, les autres derrières comme le petit cheval blanc, le retrait du dossard est sans souci mais surtout sans âmes on sent l’organisation pro mais c’est tout et cela c’est fort dommageable
.Nous filons ensuite à St Etienne ou nous goutons vers 17h autour de jolies et gouteuses pâtisseries Foreziennes servies par de jolies et (g….) serveuses toutes aussi Foreziennes (hein Lolo).
Retour vers une pasta party au tarif minier mais super bonne normal ce n’est pas organisé par la Saintélyon mais Kikourou, un site communautaire de coureurs .Repu de GPL, le fameux adage des coureurs d’ultra (glucide protide lipide) nous glissons vers la préparation vestimentaire et là on commence à lire les rictus, les angoisses, les gouailleurs deviennent midinettes, les grandes gueulent la ferme, les timides trouent le sol et nous fiers ASbiens toisons ces vils lâches ,ces mollusques acnéiques car Yoda nous a toujours dit que « la force était en nous .
Bon nous voilà prêt vers 23 heures, nous nous dirigeons vers le hall de départ après la dépose des sacs et là c’est Hiroshima mon amour !!!!! Pas une marguerite ne pourrais y pousser tellement nous sommes serrés !!!! Hallucinant le nombre dans ce hall .Je préfère sortir de tout cela et attendre dans le froid, je laisse donc mes coreligionnaires à leur solitude forte partagée. L’attente passe bien mais là commence le cauchemar .Un mec devant moi avec un anorak pourri que je pense qu’il jettera une fois le départ lancé, s’accroupi enlève celui si et pisse dessus !!!!! Puis, il le plie et se met debout dessus !!!! On se croirait dans le sas du marathon de Paris .Le départ est lancé avec toujours leur musique à la con et le gars jette par-dessus les coureurs son anorak, je vous laisse imaginer les gouttes qui nous tombent dessus, j’ai préféré me barrer car sinon on m’aurait surnommé Rodolphe le 1er  Issei Sagawa coureur.
Bon c’est partit ca file à plus de 18km/h devant, je me calme, me calme et me calme mais je ne sais pas si c’est le stress de la course, arrive un épisode puis deux de tachycardie vers le 3em kilomètres ,mon cœur s’emballe monte à plus de 200 et mes jambes sont coupées .Je décide donc de marcher et pendant 5’ j’ai vraiment peur et me dit qu’abandonner là c’est ballot .Bon j’arrive à gérer ce moment ,je repars le ventre noué et ca repars tranquillos mais j’ai eu peur !!!!
 
 
 
 
 
La sortie de St Etienne, les 1eres cotes se passent bien, arrive la neige et le verglas et là j’ai à nouveau envie de manger de la chair humaine mais en manger sur le bestiaux à crue et sans anesthésie car un ahuri au départ m’a conseillé de ne pas prendre mes yaktax (genre de chaines pour le verglas) et ca glisse vraiment dangereusement comme en 2010 .Bien sur  je me casse la gueule et courir en ayant peur c’est pénible. Mais pourquoi avoir confiance à ce gros con !
 
De toute façon à présent il faut bien avancer, je cours tranquillement sans me prendre la tête ; mon idée est d’arriver à St Catherine (30 em kilomètres) pas trop vidé ce qui se fait de plus les ravito se passent bien et j’évite d’y rester plus de 2’ ,d’autant que j’ai décidé de partir léger en ne prenant qu’un porte bidon et quelques barres de pate d’amande , sur place je trouve de tout dont un sandwich « tuc à la vache kiri » que je me confectionne .En quittant le second ravito je passe devant les cars qui emmèneront les futurs abandons ,dehors il fait -10° et une pensée fugace de rejoindre l’antre chauffée me traverse l’esprit .
 
Que nenni, le baudet qui est en moi baisse la tête hennit un bon coup et je m’attelle à la suite qui continuera à m’émerveiller, des cotes des descentes de nuit, une montée droit dans la pente genre 20% «, c’est beau un trail la nuit » comme dirais le père Bohringer.
Bah non un trail la nuit ce n’est pas beau du tout et à vrai dire c’est même chiant à la longue Mes forces s’amenuisent, mais je sais que je vais terminer mais l’envie n’est plus là .Car les quadri saturent, j’ai froid et je vais finir  dans les 9 heures ce qui me satisfait sans me satisfaire, d’habitude j’arrive de nuit là je prends le lever du jour à 15 kms de l’arrivée !!!!! Et qui dit lever du jour dit 3 degrés encore de moins en revanche l’arrivée sur Lyon est sympa on distingue même le mont Blanc et plus de quai interminable  .Mes jambes retrouvent un peu de peps pour descendre sous les 9 heures, le hall arrive et un 8h57’ .Je ne sais pas ou sont les potes, ce que je veux c’est vite changer de fringues et dormir.
 
Je récupère mon tee shirt de finisher qui viendra flatter mon égo et rendre jaloux et honteux tous les joggeurs que je croiserai des le printemps car MOI monsieur je l’ai fait ! J’ai vaincu ma douleur, j’ai vaincu mon stress, j’ai même pissé dans un bocal et combattu une horde elfique dans le bois dArfeuille après avoir terrassé l’hydre à 3 têtes en fait je suis un héros.
A présent j’attends les amis, j’apprends les abandons, chaque arrivée d’un potos sera sympa, je tenterai de manger leur repas mais vraiment trop deguelasse et dire que l’on doit cracher 70€ au bassinet !!!!
 
Voilà il reste Taranis le Celte qui arrivera tout sourire mais comme un Celte c'est-à-dire avec deux vierges de douze ans déflorées dans le Bois d’Arfeuille   et une tête de bélier franchement égorgée dans la direction (non pas de la Mecque) mais de Bazainville, qu’il est fier ce Celte et nous fier de lui çà va de soi surtout pour les deux vierges .
 
Nous repartirons vers notre province en fin d’après midi, un peu fracassé mais heureux des deux jours passés ensemble.
 
A bientôt
 
Rodolphe