34e Edition du Marathon de Madrid en avril 2011   Rédigé par PRIN  LAURENT   le 18 Mai 2011

Liste des articles

    Séance d’essai... sur le tarmac Madrilène !!!
 
 Marathon Populaire de Madrid (bien connu des coureurs sous le nom de MaPoMa)

« Madrid, Madrid, …  Puerta del Sol station du metro, Sortie vers la Plaza Mayor…» (Extrait de la chanson de Nilda Fernandez)

 
Je ne sais toujours pas, même encore aujourd’hui, si cette chanson nous a motivé à venir s’essayer à la 34eme édition du Marathon Populaire de Madrid plus connu sous le nom de MaPoMa, mais en attendant, nous nous étions mobilisés déjà depuis décembre 2010, pour obtenir un dossard sans être dans l’obligation de passer par un voyagiste…
Oui, c’est ainsi qu’il faut procéder si vous souhaiter organiser comme bon vous semble votre séjour sur Madrid tout en obtenant uniquement un dossard pour la course à un tarif raisonnable : 45 Euros (Y compris Pasta Party, Tee-shirt technique, etc.…). Sinon, à partir du mois de janvier, vous êtes dans l’obligation de sélectionner un tour opérateur pour obtenir dossard et hébergement ! (qu’on se le dise…)
 
Bernard C., Michel S. et moi débarquons à l’aéroport de Madrid Barajas Terminal 2 vers 10h00 du matin, ce vendredi 15 avril 2011 après à peine 2h00 de vol depuis Orly Ouest. Le soleil et le ciel bleu sont déjà au rendez-vous (23°C). Une hôtesse d’accueil, pas forcement loquasse, nous remet un plan de la ville et nous indique comment regagner efficacement le centre ville de Madrid à l’aide de la compagnie de transport « EMT » : Cars de couleur jaune (amarillo) pour les es spécialistes. L’arrêt de bus est juste à l’extérieur d’où nous sommes, c’est impeccable. Cette compagnie vous convoie en 15/20 minutes pour 2 Euros à la Plaza Cibeles, à côté  de la grande Banque d’Espagne et surtout en plein centre ville. C’est aussi nettement plus rapide pour cette destination que d’emprunter le métro (plusieurs changements) et certainement moins onéreux que de faire appel aux véhicules tous blancs des compagnies de taxi.
Bref, nous voici enfin dans le cœur de la capitale des Madrilènes vers 11h00. Nous nous repérons très rapidement à l’aide du plan et remontons une magnifique rue : calle Alcalá et laissons sur notre droite calle Gran Via pour rejoindre la Puerta del Sol. L’endroit est splendide, il y a de très beaux bâtiments classés et tous impeccablement ravalés. Oups ! Par contre, nous observons que l’environnement n’est pas plat…!
Sans le savoir, la Place de Cibeles est à 2 pas du point de départ du Marathon et de notre appartement : Paseo Recoletos.
 
 
Banco de credito de España (calle Alcala), Palacio de Comunicaciones ou siège principal de laMairie de Madrid (plaza de Cibeles) y la casa de los cuadros (calle de Sevilla)
 
Nous voici imprégné de l’ambiance que dégage cette ville. Nous en profitons déjà pour prendre quelques photos souvenirs. Tranquillement, comme attiré par cette multitude de vitrines diverses et variées (charcuteries à gogo, boutiques souvenirs : castagnettes, tenues de danseuses de flamenco, et les maillots des footballeurs du Real Madrid et ceux du FC Barcelone), nous regagnons la « Puerta del Sol », le poumon de la ville. Il y a déjà beaucoup de monde à déambuler autour de cette grande place reconnaissable par une jolie statue en bronze : un magnifique Ours debout sur ses pattes arrière, fouillant à l’aide de sa truffe quelques baies d’un petit arbousier… Cet endroit est aussi le point kilométrique zéro des distances à Madrid. Le secteur est à 90% réservé aux piétions depuis 2009, quel plaisir. Notre appartement est juste situé à 50 m dans une des petites rues avoisinantes, il nous faudra patienter jusqu’à 15h pour la réception des clés. (Location via cette agence : www.rent4days.com).
 
 
Plaza Puerta del Sol
Bon, comme sous le charme, nous nous laissons guider par les différents panneaux de signalisations à chaque coin de rue et finissons par trouver l’endroit que nous convoitions : la Plaza Mayor. Le site  est incontournable pour les touristes, c’est un dés monuments le plus emblématique de Madrid. Rapidement, nous nous installons sous un parasol à l’abri du soleil, autour d’une bonne table, parmi une des multiples terrasses de cafés et restaurants qui nous tendent les bras.
Eh ! Oui, c’est déjà l’heure de prendre l’apéro…
Plaza Mayor…

Comme convenu, après un bon déjeuner autour de la Plaza Mayor (« Au Pain Quotidien »), nous prendrons nos installations au 4eme Puerta derecha(euh ! sans ascenseur, porte de droite) calle Tetuánau n°22, dans un sympathique appartement. Nous aurons juste la consigne de ne pas faire de bruit au-delà de minuit… Mais pour de grands garçons comme nous, cela ne devrait pas être un gros problème…  

Chambre, salon, terrasse…

Stan (Stanislas R.) arrivant depuis Toulouse par avion nous retrouva en fin d’après midi au village marathon sur le site de « Pabellones casa de campo ». Nous récupérons tous très rapidement nos dossards et un super tee-shirt technique vert anis de marque Adidas.
Yes, je vais courir avec un super numéro : n°2900. Tip, top ! A moi d’assumer et de le faire briller celui-ci. Dans l’enceinte du village, il y a beaucoup d’exposants représentant les grandes marques de sport en vogues, et puis aussi beaucoup d’organisations internationales proposant de nous convier à leur prochain marathon. J’ai retenu particulièrement celui de Séville (Espagne) le 19 février 2012 (28 Ciudad de Sevilla) et celui de Florence (Italie) fin novembre 2012 (Firenze Marathon).
Cela pourrait être le canevas tout tracé pour l’année prochaine, why not ?
C’est ainsi que commence notre mini séjour, tranquille et serein… Pour notre premiére soirée, pas de bar à tapas, mais un diner en terrasse dans un restaurant type Italien… pour dévorer encore, encore et encore… quelques pâtes !!! L’endroit est proche de notre appartement et surtout calme et paisible. Ce sera aussi l’occasion de faire le point sur le marathon qui nous attend dimanche matin : un parcours 80% en ville plus une boucle dans l’immense parc derriére le château du roi. Cela va être certainement joli mais il va falloir avaler un dénivelé très important. On se rassure car si l’un d’entre nous rencontre un souci physique, il lui sera facile de rejoindre le métro pour regagner l’arrivée… Même en comparaison au difficile parcours de Bruxelles, celui-ci semble vraiment costaud aussi…
Le lendemain matin, nous illons visiter le fameux et célèbre « Museo nacional del Prado ». C’est un palais immense proche de la place Cibeles. On y découvre des œuvres du 11 au 19eme  siècles dont une majorité réalisées par de célèbres peintres Espagnoles : Greco, Velasquez, Goya,… mais aussi d’autres pays d’Europe comme Rubens, Rembrandt, Gainsborough, Reynolds… J’ai hâte de revoir ses toiles que j’avais étudié au collège et découvertes lors de ma quatorzième année durant un voyage d’étude. Bernard, plus soucieux de limiter les piétinements, préféra découvrir tranquillement à son aise les abords du centre ville de Madrid et compléter sa besace par quelques emplettes. Une organisation bien rodée en somme qui finalement nous rallieras tous l’après-midi au village marathon pour la grande Pasta Party. Celle-ci a attiré nombreux coureurs et coureuses. Il y a une file immense mais nous finissons par obtenir notre plateau repas : une assiette de pâte et sa sauce tomate améliorée… L’ambiance y est sympa. Des animateurs déguisés en clowns et sur des échasses assurent l’animation. Le son est si fort dans ce grand garage aménagé pour cet événement qu’il est difficile d’échanger quelques mots entre nous. Y aura-t-il la même ambiance demain durant la course ?


Quelques jolis coins de rues & notre 1e diner sur la capitale, Velasquez et sa célèbre toile « Las Meninas » (Les demoiselles d’honneur), 2 touristes devant le musée du Prado…, La Pasta Party et la notre en soirée sur notre terrasse…

 

 Dimanche 17 avril 2011,2h15 avant le top Départ du marathon !!!
 
J’ai très bien dormi cette nuit dans notre petit loft. Je n’ai pas attendu hier soir la fin du match du championnat de la Liga Espagnole : FC Real Madrid/FC Barcelone, LA superbe affiche de la saison! De toutes les façons, nous ne tarderons pas à recevoir les multiples commentaires des journalistes et images sur les nombreuses chaines de télés espagnoles depuis Orange TV. Je me suis rapidement endormi en rêvant et en revisitant tout mon plan de préparation étalé sur 12 semaines. Pas loin de 750 km en course à pied se sont cumulés pour ce marathon avec quelques courses de préparations comme les semis marathons de Bullion (78) en 1h40 et de Noisy/Bailly (78) en 1h36. Il y a eu aussi les 30 km de St Paer (76) en 2h26 ou 12,3 km/h de moyenne, les 25 km de la boucle de l’eau sur Herblay (78) en 1h56 à 12,9 de moyenne puis l’ascension des 21 virages de l’Alpe d’huez (14 km en 1h49 & 1000 m de D+)  durant mes vacances de ski mi-mars, plus les nombreuses sorties autour de la Minière (vallée de la Bièvre) avec les collègues qui restent aussi de bons souvenirs. Vraiment, je peux dire que tout c’est bien déroulé, excepté… cette dernière semaine dite « de repos ». En effet, j’étais tellement bien, que l’avant dernier samedi, j’ai entrepris à tailler mes thuyas de façon intense. Résultat : une séance de 45 minutes d’ostéopathe pour essayer de me remettre d’aplomb. Ce n’est pas bien malin M’sieur Laurent, une grosse erreur de jeunesse à quelques jours de mon 12eme marathons… (No comment !!!).
                                                                                                                  
6h45 : Bip,Bip,Bip sonne le réveil. Pas de soucis, mes paupières sont déjà légèrement ouvertes depuis quelques minutes. Bernard et Michel ont déjà pris leur petit déjeuner et commencent à enfiler leur tenue de course. Allez, debout mon garçon, une bonne et grande journée s’annonce. J’ai mon « Gatosport » aux pépites de chocolat qui m’attend. Je l’avais fait cuire à l’aide de petits moules en plastique à la maison. C’est une formule que j’ai pu tester sur le précédent semi, c’est plus sympa à déguster. (L’idée est à retenir, 3615 quinenveu, je communique gratuit…)
Bernard est sous pression, nous le laissons partir seul à 7h30 très précisément. Il pourra déposer ses affaires de rechange à la consigne dès potron-minet et se mettre rapidement dans le SAS du départ.
Quant à nous (Michel, Stan et moi), nous avions pris la décision de quitter tranquillement l’appartement vers 7h45, et rejoindre également à pied le départ, Paseo Recoletos en à peine 15 minutes. Les rues piétonnes sont désertes et l’atmosphère est calme, limite le zéro décibel en cette matinée. C’est très étrange et méconnaissable vis-à-vis de la foule en pleine journée et celle durant la « noche ». Ce matin, il n’y a pas de soleil, au pif il fait 7/8 °C, c’est parfait, pourvu qu’ça dure.  
Voilà, nous sommes place Cibeles vers 8h passé, puis sur « Paseo Recoletos », lieu du départ. Il y a déjà beaucoup de monde. Nous déposons de suite dans les camions militaires nos affaires de rechange contenues dans des sacs plastique portant notre numéro de dossard. Désormais, nous les récupérerons à la fin du Marathon dans le Parc Retiro situé derrière le musée du Prado. C’est à deux pas d’ici d’ailleurs. Je suis content d’avoir gardé sur mes épaules un grand morceau en plastique qui nous avait été remis en mars dernier lors de l’arrivée des 30 km de St Paer (76). Cela me tient bien au chaud et m’isole d’un petit vent froid matinal. J’abandonne Michel et Stan et me positionne dans une file devant les sanitaires. Il me faudra bien 30 minutes pour enfin me libérer de cette tâche incontournable. D’ailleurs, c’est comme cela que j’aperçois Lucien D. (un collègue) qui passe à quelques pas de moi sans me voir. Il doit accompagner Christophe R. Finalement, je regagne le SAS à 8h55 et me fraye un petit chemin entre 2 barrières « Nadar ». Inutile de chercher Michel et Stan tout comme Bernard, nous sommes probablement plus de 13 000 runners tous fin prêt à prendre notre envol… 
          
 
PAN !!! 9h00, le départ est donné, en route pour une énième aventure...
 
Il me faut avancer en marchant durant deux bonnes minutes jusqu’à la ligne officielle depuis le coup d’envoie. Je me suis débarrassé de ma bâche plastique. J’enclenche le chrono de ma montre GPS Garmin Forerunner 310 XT, et en route pour une 12eme aventure. Sera-t-elle la bonne pour enfin décrocher le graal : Le rêve de réaliser un chrono de 3h30 en parcourant les 42,195 km à 12 km/h de moyenne ???       
 
    
Départ du 34eme Marathon de Madrid à 9h sur Paseo Recoletos, ça en jette, n’est-ce pas ! 
Lien pour visualiser et analyser ma course enregistrée sur ma montre GPS :
 
Il faut rapidement penser à trouver sa place pour courir au tempo sans être trop gêné. Nous sommes nombreux, mais cela va se fluidifier rapidement. Les participants inscrits sur le parcours des 10 km sont aussi avec nous pour le moment. Je n’arrive pas à voir déjà la première borne kilométrique, trop concentré à regarder où je mets les pieds et à éviter la chute. Qu’importe, d’ailleurs ma montre GPS me signale son passage. Je viens de faire mon premier kilo en 5’, soit pile poil 12 km/h. Le parcours est un long faux plat montant sur plus de 5 km, mais pour le moment, les jambes en redemandent. Il y a toutes les nationalités autour de moi, mais je ne me laisse pas distraire, et poursuit ma route en 4’54 puis 4’58. Oups ! On vient déjà d’avaler quelques gros « coups de cul » (une côte), ça promet. Vers le kilomètre 3.5, notre route se sépare. Pour nous autres les marathoniens, ce sera sur la gauche laissant derrière nous le célèbre stade de football : Santiago de Bernabeu. Les coureurs du 10 km poursuivent la route sur la droite. Comme je l’avais pressenti, la route devient de suite plus fluide, et j’enchaine les 4 et 5 en 4’50 puis 4’51.
Mon dieu, le parcours nous fait passer dans de chouettes endroits comme ces longues avenues et quartiers résidentiels ou pavillonnaires, ce qui n’empêche pas le dénivelé de s’accumuler déjà pour ces premiers kilo… 
   
 
Je franchis les 10 km en 49’ après une belle bosse, je suis pour le moment dans le bon tempo respectant l’objectif de 3h30. Je reste de toutes façons lucide, le marathon commence au 30eme, d’ici là, il peut se passer plein de choses. Le public est de plus en plus présent sur le bord des routes.
-« Animo, Animo…  », vocifèrent les multitudes voix d’encouragements.
On peut dire que la course est bien engagée, je « transgoute à grosse pire ». En effet, on vient de se faire une autre bosse pour le 13e km, c’est infernal. On se dirige maintenant vers le passage de la Puerta del sol (km 18), c’est une belle descente que j’enchaine en 4’ 35, est ce bien raisonnable ! Puis, nous laissons sur notre gauche l’impressionnant château du roi et dévalons une pente vertigineuse d’un tunnel au km 20. Je dépasse le 1er semi en 1h44, sans trop de marge, mais j’ai de bonnes sensations. J’ai bon moral, et je me dis que je vais enfin faire un bon chrono. Si j’arrive à courir aussi bien la seconde partie que celle-ci, cela va être impeccable. Alors j'aborde la sortie du tunnel par un eniéme gros de coup de c… et poursuit ma route. Le public est là : « Animo, ánimo… ». Ok, on en remet tous une couche (comme on dit), cela nous donne le peps. Le soleil est de plus en plus présent maintenant. L’organisation a mis à notre disposition des brumisateurs le long du parcours, c’est la classe. Nous pénétrons dans le « Parque del Oeste», derriére le château. Une multitude d’arbres géants arborent ce parc, et face à nous une très belle fontaine, magnifique. Est-ce la présence de l’eau qui me donne soudain une envie pressente de m’arrêter pour une petite pause technique ? En attendant, ma petite halte à la hâte se fait au 23eme, bizarre, que se passe t il, cela ne m’arrive jamais ? 
 
Arrivée en descente sur le Puerta del sol, entrée dans le « Parque del Oeste », puis jolie piéce d’eau dans l’enceinte du parc « Casa de Campo » vers le 26eme
 
Je dépasse maintenant l’arche du 25eme  km après 2h03 de course. Je ne sais plus quoi penser, partagé entre un parcours vraiment difficile, un environnement très joli, de bons encouragements du public et tout là haut derriére nous, le château du roi surplombant la ville qu’il faudra rejoindre pour rallier l’arrivée… 
Pourtant, le chrono est pile poil dans le tempo, il va falloir s’accrocher mon bonhomme. Alors j’enquille les kilo à venir jusqu’à cette p… de bosse du 26eme qui va me faire payer cher tous mes efforts déjà conssentis. 
Cette fois-ci, un gros coup de moins bien s’abat sur moi lors de l’ascension de cette bosse du 26e km pourtant bien ombragée. Je réduis desormais la cadence et perd plus de 20 secondes par kilo jusqu’au 35. Je ne peux plus rien faire de mieux. Nous croisons des concurrents à contre sens, ils sont eux vers le 30eme , quels veinards… Finalement, j’endosse la coquille du Calimiro, et poursuit la galére en maintenant cette allure… Pourtant, je n’ai pas zappé un seul ravitaillement en eau si nombreux sur le parcours. J’ai pris mes dosettes de glucose et comprimés de « sporténine » réguliérement, mais là, plus de jus.  
J’entends au loin la foule qui acclame les coureurs. En faite, il y a un super brumisateur puis un virage à droite et là : la côte de chez côte … Incredible ! J’embraye alors sur la sur-démultipliée, à croire que l’Alpe d’Huez est en haut… Incroyable, mais que voulez vous, le public semble en redemander et nous, on ne lache rien dans l’affaire. Il faut bien avouer que lorsque vous etes acclamé de la sorte, difficile de faire la mauviette. Et puis, plus on grimpe, et plus le public se rapproche de nous, c’est génial… (31/32/33/34/35 km = 5’22/5’23/5’29/5’45/5’58 , rien ne va plus !!!)
Voili, voilà, en haut de cette magnifique bosse, arghhh… la récompense : un ravito puis re une grande descente pour rejoindre le 35eme  : c’est cadeau M’sieurs & Dames, en temps normal… J’en ai desormais plein les bottes, et la pente ne me permet pas de reprendre une vitesse suffisamment importante pour retrouver le tempo. Cerise sur le gâteau, j’ai mal aux jambes… Nous allons traversé un pont (rien à voir avec le « pont des gros Soupirs » ni des « Supplices »…) car celui-ci est plat. Nous laissons sur notre droite le stade Vicente Calderon, et en contre bas, on aperçoit le ravito du 35. Encore une petite descente pour rigoler avant d’attaquer l’ascension finale, soit 7 km de montée non stoppe… gloups !!!
 
 
Ascension vertiginieuse du 33 puis sa descente, Estadio Vicente Calderon
Les abords du 35 km (et le château tout là haut au fond à gauche), les passages des 37 et 38 km
 
Me voici au ravitaillement, je décide de faire une pause tout en marchant et de prendre mon temps pour bien m’hydrater. Curieusement, des crampes me rappellent à l’ordre. Et bien voilà, c’est le bouquet, il ne manquait plus que ça. Allez mon garçon, courage, je relance la machine tant bien que mal, et enchaine en prenant un virage à droite. Oups ! Là, c’est le pompon, il faut avaler une longue côte à n’en plus finir, et ça monte, monte, monte…
- « Animo, Animo… », ouais, là, y a plus d’Animo, c’est pas vraiment l’aubaine. Alors, j’essaye de me raccrocher à l’ensemble des personnes qui me soutiennent par la pensée et vous etes de plus en plus nombreux, c’est cool (Oups ! les chevilles …). Malheureusement, même si je sais que vous aviez tous espoir en moi, ce ne sera pas encore cette fois, mais sachez que je suis loin d’être résigné même à cet instant de grande difficultée. Il faut accepter ses défaites. Je songe à Archibald, le petit nouveau né de Caroline et Djé, sera-t-il lui un jour ou l’autre un marathonien dans l’âme. Arggghhh !!! Crampe, crampe, il faut calmer le jeu, je ralentis doucement et poursuis tout en marchant avec les mains en avant comme sur une montée durant un trail… Cette fois-ci, c’est sur, cela va être un calvaire, le chrono tourne à vitesse grand V, et moi je regresse constamment. Une jolie jeune fille vient à ma hauteur, elle est équipée de rollers. Il y a d’ailleurs une multitude de jeunes équipés de bombes aérosols de froid. Je n’ai pas besoin de l’appeler, elle arrive illico presto, et elle me vaporise son liquide sur mes mollets et cuisses. C’est plus l’effet placebo, mais qu’importe, je relance la machine clopin, clopan, c’est dur d’être un héro… (36/37/38/39/40/41/42 ou 6’20/6’31/7’55/7’25/7’34/7’59/6’43 … cela frôle la catastrophe).
Bon, j’aperçois la grande gare d’Atocha de Madrid reconnaissable par son magnifique toit en verriére au fond à droite et le parc du Retiro sur la gauche. Cela flore bon l’écurie. Le panneau du 40e est annoncé, il faut prendre sur notre gauche.
Eureka ! Le fin du fin face à moi, une bosse de chez bosse juste devant nous, comme un mirage… Alors, sourire aux lévres, je relache les derniers efforts, car je commençais juste à retrouver un léger relent d’energie. 3h38 au chrono, l’honneur de Joel qui a fini son premier marathon à Paris en 3h52 est sauf. Je vais lui céder la premiére place qu’il aura d’ailleurs bien mérité, car je n’arriverai pas à faire mieux.
Alors, je monte, monte à n’en plus finir, puis il faut encore longer ce grand parc botanique. Heureusement, la foule et des groupes musicaux sont nombreux et cela me console.
Cette fois-ci, je vais en finir, on pénétre à l’intérieur du parc encore une loooooongue ligne droite à n’en plus finir. La foule est derriére les nombreuses barriéres « nadar ». Il faut franchir d’abord une arche du 42e puis, encore  les 195 derniers métres… C’est interminable, qu’on en finisse. Je n’ai plus d’essence et j’avance en roue libre avec un minimum d’élan…
Voilà, c’est fini, 3h53 au chrono, un de mes plus mauvais chrono, mais qu’importe, j’y suis arrivé sain et sauf. Une jolie femme me félicite tout en me remettant une énorme médaille (pas en chocolat) au tour du cou et m’adosse un morceau de plastique qui me tient chaud. Je la remercie et poursuis ma route pour très vite recupérer mes affaires. Mais, trop épuisé, je préfère m’allonger sous un arbre et me reposer quelques minutes. Je zappe le généreux stand boissons (biére, sodas…), dommage, mais là, y a plus d’bonhomme, Knock Out.
Cette petite pause me requinque, je finis par récuperer mes affaires de rechanges. Je m’installe par la suite dans une magnifique roseraie et profite tant bien que mal pour retirer mes chaussures et ma tenue de course et enfiler des vêtements secs et propres.
Profitant de ce moment de quiétude et d’accalmie, je télèphone et raconte briévement ma course à Pascale. Puis, j’appelle Michel et Stan pour nous donner un point de ralliement.
Cool, ils viennent de recupérer leurs affaires et me rejoignent en compagnie de Bernard.
Génial ! Tout le monde est arrivée à bon port.
 
Belle fourchette de garennes…
Finalament, c’est Bernard qui aura l’honneur et le privilége de monter sur la plus haute marche du podium avec un chrono de 3h20. Lui aussi a calé au 26e comme moi, mais termine quand même à 5’15 sur la bosse du 40e … Bravo M’sieur. (« Qui va piano va sano », je retiens ta devise, ô toi grand maitre es spécialiste du marathon en 3h07…). Quant à Michel et Stan, ils ont fait chacun la course à leur propre rythme. Pour finir, ils se retrouvent en bas des 40e non rugissant et franchissent la ligne d’arrivée main dans la main en 4h23. Chapeau bas à tout les 2, car la préparation pour Michel fut un peu en dent de scie. Quant à celle de Stan, elle fut relèguée en second plan suite à un soucis musculaire 2 semaines avant le jour J : « déchirure musculaire du muscle vaste intermédiaire du quadriceps gauche » , enfin, un truc bizarre.
 
 
Bref, voici comment c’est à peu prés déroulé notre sympathique weekend amélioré chez les Madrilènes… On en gardera tous, quand même, un bon souvenir. Par contre, si un jour l’idée vous prenez de venir vous essayer sur le tarmac de Madrid, préparez vous en conséquence et n’hésitez pas à vous munir de piolets. Au demeurant, on peut dire que les espagnoles savent vous accueillir chaleureusement. L’organisation du marathon est vraiment très bien rodée. Le public est chaleureux, sympathique, très présent et vous encourage du début à la fin.


Le p'tit mot de Bernard :« On pourrait vous afficher des tableaux et des stats à gogo, aucun chiffre ne pourra vous expliquer les chronos d'un marathon comme Madrid. On était au soleil, puis à l'ombre, puis on revenait au soleil, puis ça montait, ça descendait… puis ça remontait… et ça redescendait. Puis au 35 ème km, ça montait, puis ça montait… et ça n'a plus redescendu jusqu'à la fin !
Heureusement, on a profité d'un décor magnifique (au moins pour ceux qui pouvaient lever la tête) et d'un public très chaud qui nous a beaucoup soutenu (on n'a pas toujours compris ce qu'il nous disait, mais apparemment il semblait très content de nous voir) on a même eu droit à des sommets de côtes à la manière "Tour de France" assez impressionnants. Une petite ballade de santé en quelques sortes, d'ailleurs on n'était tellement pas fatigué qu'on est rentré à l'appart à pieds !
C'est une course à faire … une fois »
    

Merci Michel pour toutes les photos prises durant la course, elles m’ont permis de retracer notre périple plus aisément et agrémenter mes tirades.