SAINTELYON ON ICE   Rédigé par LEVASSEUR  THIERRY   le 08 Déc 2010

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La Saintélyon, une course hors du commun de part son tracé en ligne, son départ donné à minuit, le nombre de coureurs (>10 000 en comptabilisant les relais), l'attente commune dans le hall des expositions de Saint-Etienne, un parcours variant dénivelé et portion roulante, une traversée de Lyon au petit matin et une arrivée dans le magnifique palais omnisport de Gerland. Cette année aux vues des conditions météo ce sera un vrai trail blanc. Après l’UTMB arrêté pour cause de mauvais temps, le trail des hospitaliers couru sous la pluie, le froid et dans la boue, maintenant c’est la neige qui s’est invitée. Je ne cours plus, je nage ou je patine pourtant j’ai bien une licence d’athlétisme.
A notre arrivée, nous nous engouffrons dans le parc des expos pour retirer nos dossards.
Surprise, une longue file d’attente nous attend (plus d’une heure) merci aux organisateurs. L’année dernière, il m’avait fallu 10 minutes seulement. Une fois les dossards retirés direction la pasta party.
Après avoir mangé une assiette de pâtes il faut maintenant s’habiller.
On quitte le resto dans nos habits de lumières pour aller rejoindre la hall. Dépôt des sacs dans les cars pour Lyon (jamais vu des cars remplis comme ça...) et on s'offre quelques dizaines de minutes de calme allongé au milieu de 5-6000 personnes avec un speaker qui braille... Autant vous dire que l'approche de minuit et la perspective de retrouver l'extérieur me ravissent malgré le froid.
 
On sort une demi heure d'heure avant l'heure fatidique, de quoi se retrouver en début de peloton, se qui convient tout à fait. J’ai décidé de la jouer tranquille au début, de ne pas se faire emporter par la masse et l'excitation: en effet, un excès de zèle sur la 1ère partie jusqu'au 1er ravito pourrait avoir des effets désastreux sur mes chances de bien finir.
0h00: J’allume ma frontale, c'est partit. L'organisation lâche 5000 furieux dans la nuit stéphanoise. On part sur ces avenues 2x2 voies en faux plat (alternance montée et descente) qui permettent de ne pas se marcher dessus malgré une masse impressionnante.
 
Les 2 premières heures passent très vite, La longue chenille de frontales s’étire sur les kilomètres, sur les crêtes nous apercevrons au loin les lumières de Lyon, le temps est clair, peu de vent, la température est de -8, nous progressons en silence … Magie ! 
Aux ravitaillements je m’attarde pas pour éviter de prendre froid, Je bois du thé chaud, un peu de salé, une pâte de fruit et c’est reparti. Les conditions sont éprouvantes, pas beaucoup d’appuis sur les sentiers enneigés qui nous obligent à courir sur les bas cotés où la neige est plus dense, nous y laissons du jus mes appuis sont fuyants, c’est la saintéLyon on Ice.
On voit régulièrement des coureurs effectuer des figurent à la Brian Joubert qui se terminent dans la position que vous imaginez. Ca semble assez douloureux. J’en ai fais les frais, deux grosses chutes. Ma tête a heurtée le sol à deux reprises, sans gravité heureusement. J’ai mis 10 minutes à reprendre mes esprits sur la premières (côte fêlée). Peu temps après se sont mes genoux qui se sont plaints (syndrome de l’essuie glace). Je suis bien obligé d'avouer que l’idée d’abandonner ma traversée l’esprit, mais une idée m’est venue mettre de la neige entre mon collant et mon corsaire afin de glacer mes genoux douloureux, cela m’a permis de tenir le coup jusqu’à l’arrivée, mais non sans mal.
 
Les descentes se révèlent toutes aussi acrobatiques. Impossible de les descendre en courant. Ce sont de vraies patinoires bien luisantes. Et il y a du monde. Il faut donc prendre son mal en patience et trouver la meilleure façon de faire pour arriver en bas en entier
 
Mais il faut toujours être sur ses gardes, car certains coureurs chutant, entrainent d'autres concurrents dans leur mésaventure. D'autres se blesseront même à cause de leurs bâtons. C'est bien périlleux. Là il n'y a pas de doute : le but sera d'arriver. Peu importe le chrono.
 
Les derniers kilomètres en bordure des quais vont se jouer au mental. Après un ultime effort  Je franchi enfin la ligne d’arrivée. J'avoue que ce verglas et plaques de glace commencèrent à me sortir par les yeux. Au résultat 1h30 de plus que l’année dernière, pas terrible……..
Néanmoins, je désire remercier toutes celles et ceux qui ont œuvré pour que cette course se passe dans d’aussi bonnes conditions, mais aussi les bénévoles qui furent aux petits soins et extrêmement souriants. Ils ont enduré le froid et l’humidité de la nuit pour nous apporter confort…et réconfort !
Le public est peu nombreux au fur et à mesure que les heures s’égrènent dans la nuit mais les rares spectateurs qui sont là savent nous encourager et nous redonner du baume au cœur. Merci aussi à ces inconnus qui m’ont parfois applaudi et encouragé.
 
Bravo aussi à tous les coureurs, y compris ceux qui ont du abandonner car être là, à minuit, sur la ligne de départ, en « tenue de combat », constitue déjà un petit exploit qui n’est pas à la portée du premier venu !

Enfin, une pensée en ce traditionnel Téléthon pour ces enfants myopathes qui n’ont pas la chance de pouvoir vivre ce que nous avons pu ressentir durant cette nuit magique !
 
Titi