Récit de la 37e édtion du Marvejols/Mende (48 - Lozère)   Rédigé par PRIN  LAURENT   le 27 Juil 2009

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Un trio gagnant de l’AS Bazainville sur le macadam Lozérien, …

  
Le Parcours
 
Descriptif succinct :
 
      37e édition pour cette désormais classique reconnue mondialement : + 40 nations présentes au départ de MARVEJOLS, ce dimanche 19 juillet, à 9h00. On notera que sur la plaquette de présentation de l’organisation remise lors des retraits des dossards, des internationaux valant 1h00 sur Semi marathon sont présents pour venir battre le record détenu par un certain Musasabeker MARDA (MAR) en 1h11’13 (2007).
En effet, cette année, le record du MM (Marvejols/Mende) sera battu de quelques secondes par le Kenyan, Luka KANDA en 1h10’54 soit 18,95 km/h de moyenne… Pour ce qui est du record féminin détenu par Hafida GADI (FR) en 1h21’48 (en 2004), celui-ci ne sera pas détrôné. Cette année, c’est Mary KEITANY (KEN) en 1h22’12 qui gagne l’épreuve. Si cela peut vous donner des ailes, prenez en de la graine, mais je vous rassure, continuez à marcher, ce sera plus simple et plus sure, car les Kenyans sont toujours les plus forts sur ce genre de discipline…


     Ce dimanche matin à 5h30, un énorme nuage gris foncé menace notre journée. Il n’y a pas de vent, la température est un peu fraiche, moins de 10 °C. Cela ne nous contrarie pas et Mylène, Anne et moi-même prenons notre petit déjeuner accompagné d’un gâteau sport au chocolat préparé la veille par Mylène. C’est depuis le village vacances du Bleymard (48) situé au pied du Mont Lozère où nous séjournons que nous arrivons vers 7h15 sur Mende sans encombre après 30 km et 30 min de voiture. Anne stationne son véhicule sans problème puis regagnons l’arrêt de bus. L’organisation du MM a mis à disposition des navettes gratuites pour rejoindre Marvejols, c’est super appréciable et confortable, il faut juste être à l’heure. Il y a beaucoup de monde, mais chacun patiente calmement, sans stress. Certains coureurs et coureuses sont déguisés. Il y a surtout une femme déguisée en « Lapine », c’est chaud…

            Nous embarquons à 7h45 dans le bus, il n’y a plus qu’à se laisser rouler. J’en profite pour m’assoupir et terminer ma nuit en toute quiétude. Nous arrivons 35 minutes plus tard, la ville est en pleine effervescence, ça grouille de partout. Il est à noter que nous sommes presque 4 000 participants dans cette petite et charmante ville. Nous marchons vers le village accueil et regagnons les véhicules consignes pour y déposer nos affaires de rechanges que nous récupérerons à l’arrivée sur Mende. On s’autorise aussi une petite pause technique. Voilà, c’est chose faite, nous sommes maintenant dans le SAS du départ, derrière les ¾ des coureurs déjà en poste, il est 8h45. Nous sommes heureux d’être présent à cette grande classique. La météo est au beau fixe, il va faire bon voir p’tre un peu chaud, mais c’est ça le Marvejols/Mende. Il y a 2 cols à se farcir, avec des murs à fort dénivelé (+12%) et probablement un soleil omniprésent durant les 22,4 km, histoire de corser l’affaire. Qu’importe, Mylène est enchantée de pouvoir enfin participer à cette classique, elle qui connait si bien le pays pour y avoir séjourné en vacances les années précédentes à la même période. Pour Anne, la course fait partie de son plan de préparation pour les 100 km de Millau, fin septembre 2009. Quant à moi, c’est une fois de plus l’envie de découvrir cette course si mythique et reconnue internationalement aussi bien pour son parcours et l’esprit qui l’anime. Bref, l’atmosphère est très décontractée, on se motive mutuellement et nous nous encourageons pour prendre un maximum de plaisir.


Très vite, le compte à rebours s’enclenche, il est déjà 9h00 pétante, les 200 premiers coureurs du SAS élite s’élancent. Nous allons mettre plus d’une minute à notre tour pour prendre le départ.

  
« Départ de la 37e édition Marvejols/Mende »
 
Voilà, j’enclenche ma Polar RS100 (ma Garmin Forerunner 305 est toujours en réparation, grrrrrrrrrr).
Il faut se frayer un chemin tant bien que mal. Au premier virage dans Marvejols, nous sommes de suite contraint à un arrêt. Pas de panique, il faut juste garder son calme. Les 400 premiers mètres seront franchis en 4’15… Pas terrible, mais bon, Rodolphe, notre entraineur nous a fait savoir que pour une telle course, il faut compter son temps de référence sur Semi et y ajouter 30 minutes. Mais, est-ce que ce ralentissement fait parti de cette règle ?
 
« Le pont des Écureuils, magnifique… »
 
Qu’importe, je prends mon mal en patience et me lance dans un slalom durant les 5 premiers kilomètres. J’entame ainsi ma course en maintenant une allure assez modérée sans me griller, sur un parcours en léger faux plat montant (moyenne 5’10 au kilomètre). Il s’agit de la route vers Bouldoire. Je profite de ce train de sénateur pour avaler ma première topette de glucose, en prévision de l’ascension vers Goudard, col de + 400 m de dénivelé… Il y a déjà des concurrents qui marchent, ils sont loin du compte. Je vais à gauche, à droite, au centre, mais j’avance tout de même. J’aperçois maintenant sur ma droite l’ascension vers Goudard. On traverse maintenant un joli petit pont de pierre, le « Pont des Écureuils », c’est le début de la première grosse difficulté de la matinée. J’ai 30 minutes au chrono, l’allure est donc sur une base de 10 km/h, … J’ai pour ambition de faire aux alentours de 2h00, cela va être difficile tout de même !. Il y a des inscriptions au sol comme sur le tour de France, du genre :
 
-« Ici, débute l’enfer… » ou bien « Grimpe, grimpe, grimpe… », « Courage Papa, tu es le meilleur », etc…
A contrario, dans les prés, les vaches de l’Aubrac sont bien sages. Elles broutent comme si de rien n’était. Nous sommes pourtant plusieurs centaines à nous lancer dans l’ascension, il fait d’un seul coup très chaud. A 300 m, il y a le premier ravitaillement qui est le bienvenu. J’attrape facilement une petite bouteille d’eau qui nous est remise par un nombre important de bénévoles. Voilà, maintenant, nous rentrons dans le vif du sujet, les souffles et les râles des coureurs ont remplacé les causettes du début de la course.
 
 
« Les vaches de l’Aubrac, ...»
 
La course est clairement entamée. Je me retrouve derrière « La Lapine » au bout de 36 minutes, elle ne va pas très bien, je la laisse sur place. D’ailleurs, rare sont les concurrents à me doubler. Beaucoup commence à marcher, il faut dire que la chaleur n’arrange rien. Moi, finalement, je me sens plutôt bien, j’ai l’impression d’être en danseuse debout sur les pédales de mon vélo de course. Les sensations sont certes différentes, mais je prends plaisir à mouliner. Je ne cesse de doubler, c’est euphorisant. Je vous rassure quand même, l’allure est très lente, à peine plus de 8,2 km/h. Je monte au train, comme on dit dans le jargon, et personne ne s’accroche, j’adore.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« L’ascension vers Goudard laisse des traces, et déjà les premières difficultés… »
 
Finalement, la montée de ce premier col est assez sinueuse, il y a la possibilité de relancer. Je finis par rejoindre l’entrée du village de Goudard en 45’. La route est de nouveau plate, j’allonge légèrement le pas.
 
 
« l’entrée sur G… »
 
Un speaker anime la course avec un fond musical exotique, l’ambiance est à son apogée, le public nous applaudit et nous encourage.
Il faut encore se faire un mur, avec un fort dénivelé pour rejoindre le haut du premier col situé à + de 1023 m d’altitude. Il y a beaucoup de monde en haut du sommet à nous encourager aussi. Je plonge mon éponge dans une bassine d’eau au ravitaillement et me fait remettre d’une petite bouteille d’eau au passage.
Voilà, j’ai 53’ min au chrono pour + 9 km, soit 10,35 km/h de moyenne, il n’y a pas trop de dégâts.
On va maintenant se faire une vertigineuse descente sur 5 km jusqu’au bas du lieu dit « La baraque de la planchette » (688 m). La première portion de la pente est très accentuée. Je relâche tout sans rien retenir (4’21 puis 4’28). Il y a encore quelques concurrents qui me dépassent. Finalement, je suis sur une allure de 4’45 de moyenne au kilo, ce n’est pas extraordinaire, mais, je préfère me réserver pour le prochain col à venir. J’ai aussi pour mission de saluer un spectateur venu spécialement nous encourager, c’est Gilles, un copain collègue de Mylène . Il est facile de la reconnaitre, il est en tenue de cycliste, c’est un excellent grimpeur. Oui, ça y est, je l’aperçois, et je lui fais signe. De suite il me félicite et me transmet quelques mots d’encouragement pour la prochaine ascension. C’est très plaisant et sympathique. Du coup, on se sent plus en confiance et un peu chez soi. Maintenant, après cet interlude, il faut poursuivre le parcours à nouveau sur un long faux plat montant. La distance cumulée depuis Marvejols commence à se faire sentir, j’ai un léger petit coup de mou. En effet, j’ai + 14 km au compteur, c’est un des passages à gérer. Au demeurant, je les ai parcouru en 1h20, je suis donc en 10,5 km/h de moyenne. Allez ! Je retrouve un peu d’énergie, un coureur se met dans mon dos et me demande quand commence l’ascension du prochain col. Je lui répond de suite que je ne connais pas le parcours, mais de mémoire, cela doit être imminent. En effet, nous ne tarderons pas à nous faire le col de « Chabrits » . La montée est assez raide et surtout, il faut l’aborder de face sous un soleil de plomb. A ce moment là, j’assure une allure très modeste, et je me refuse de marcher. Finalement, en prenant le train, je ramasse encore une fois des paquets de coureur, c’est motivant à souhait. On arrive à la hauteur de « Chabrits », à 879 m d’altitude. Il faut prendre à gauche pour traverser le village de Chabannes (899 m), où un groupe de jeunes rockers lâchent tout et envoient la purée. Le dénivelé est très accentué sur une courte distance, mais il s’agit de la dernière grosse difficulté. Fort heureux, il y a un ravitaillement. Je ne relâche rien, je suis un peu entamé mais je me trouve encore en assez bonne forme. Je pointe à ma montre le 18e kilomètre en 1h44’21. On domine Mende et sa jolie cathédrale en contre bas sur notre droite, ça fleure bon l’écurie. Par contre, faire moins de 2h00 semble un pari un peu audacieux. J’ai suffisamment de lucidité pour me projeter et me dire que je vais faire moins de 2h05, c’est largement dans mes capacités, même si je ne connais pas le finish. J’entame donc la descente après un premier kilomètre en récupération (4’38). Très vite, je récupère, mais ne m’enflamme pas pour autant. Il y a 3 femmes avec moi qui se tirent la bourre. On envoie du bois comme on dit, à 4’09 et 4’10 soit + 14,5 km/h. Cette fois-ci l’estocade est lancée. On entre dans Mende, il y a un monde à nous acclamer derrière les barrières « Nadar ». Plus qu’un seul kilomètre à parcourir. J’en ai plein les bottes, seulement 2 femmes sur les 3 me laissent sur place, il n’y a plus rien à faire. Il faut finir par un long faux plat montant qui tourne dans Mende et n’en finit plus.  Les secondes ne cessent d’avancer évidemment et les 2h01’59 de course se sont écoulées. Il faut tourner à droite maintenant, le public nous porte dans l’effort. Ah ! Voilà, la ligne d’arrivée à quelques pas, je lève les bras en l’air que je maintiens et « pette » le score en 2h02’32…
 
Ouf ! tout de même, je ne titube pas pour autant, mais il était temps de terminer l’effort. J’avance doucement dans le SAS des arrivants, il y a beaucoup de monde. On nous retire notre puce que nous avions attachée à notre chaussure, puis on nous offre un magnifique Tee-shirt technique (matière synthétique respirant) et une médaille. Les femmes ont le droit à une délicatesse supplémentaire = une rose. J’enfile de suite ce tee-shirt et récupère une bouteille de Quezac et quelques morceaux d’orange.      
 
 
 
            Anne (dossard 4151)                                                               Laurent (dossard 2204)                                                        Mylène (dossard 4121)
 
Avec cette chaleur torride, je décide de m’installer à l’ombre. L’endroit est en hauteur, et on voit très bien les coureurs arriver. Je fais quelques étirements en regardant ma montre. Les filles ne devraient pas tarder maintenant. En effet, je vois Mylène qui arrive à fond les manettes, sourire au vent, heureuse visiblement d’en finir. De suite, je retourne l’accueillir en me doutant qu’Anne doit être aussi là.
En effet, on se retrouve tout les trois, la joie est écrite sur nos visages, chacun à fait une magnifique course, pour notre première édition… Une grande classique confirmée qui ne nous laissera donc pas indifférent.
 
 
Marvejols/Mende (48)
Distance: 22,4 km
Temps du premier:1h10mn54
Concurrents à l'arrivée: 3895
Couru le dimanche 19 juillet 2009
Vainqueur : Luka KANDA
 
Nom
Temps
Class/gén.
Class/cat.
Moyenne
PRIN Laurent
2h02mn37
1358
503
10,96 km/h
LETEISSIER Anne
2h07mn51
1668
57
10,51 km/h
MICHOULAND Mylène
2h13mn02
1989
82
10,10 km/h
 
Bravo à tous les participants
 
PS : Bonnes vacances à toutes et tous et rendez-vous pour le 4 octobre 2009 sur le Marathon de Bruxelles.
 
Mille remerciements à Mylène pour nous avoir accueillit si gentiment durant ce WE au sein de son gite, où elle poursuivait ses vacances en compagnie de ses enfants dans cette magnifique région.