Trail du Sancy - Mont Dore 25 01 2009   Rédigé par PRIN  LAURENT   le 13 Févr 2009

Liste des articles

Balades ou escapades blanche pour l’ASB, …

Descriptif succinct : Dimanche 25 Janvier 2009, course pédestre dans le Sancy depuis Le Mont-Dore. 2 distances à choisir : 20 km (dénivelé de 800 m) ou 30 km (dénivelé de 1400 m). Le choix est à effectuer au 10e kilomètre selon son envie... Les premières éditions se sont déroulées sous des conditions climatiques particulièrement difficiles, celles de 2007 et 2008 sous le soleil, espérons qu'il en soit de même en 2009... Une soupe chaude à l'arrivée, un plat local pour se reconstruire... Le départ aura lieu à 9 heures du gymnase du Mont-Dore. Arrivée: Gymnase du Mont-Dore L'inscription est de 22 Euros.

L’ASB (Association Sportif de Bazainville) donnait à l’ensemble de ses adhérents, pour le début d’année 2009, la possibilité de découvrir ou redécouvrir un petit morceau de l’auvergne et le massif du Sancy : soit en marche Nordique, soit en course à pied. Le rassemblement était donné, le samedi 24 janvier, à la résidence hôtelière : les îles britanniques, située en plein cœur de la station thermale de La Bourboule (63). Un appart/hôtel de grand standing (classé 3 épis) où nous logions à 6 personnes par appartement. Rodolphe Jacottin (notre entraineur) avait au préalable organisé tous les aspects logistiques pour nous faire passer à toutes et tous un super WE. La cerise sur le gâteau, la nuit ne revenait qu’à 16 Euros par personne. L’année 2009 sera un record d’affluence de l’ASB en nombre de participants : au moins 40 personnes. Un engouement justifié par de très bons échos des éditions précédentes, ou je ne sais quoi d’un goût de « reviens-y »! La Bourboule était donc le point de départ pour effectuer la marche nordique. Plus d’une dizaine d’adhérents y étaient motivés et les 30 autres participaient au Trail Hivernal du Sancy, au départ du Mont Dore (1050 m).

Ce samedi 24, 8 voitures et un véhicule de 9 places prenaient le départ depuis la Queue-Lez-Yvelines entre 5h00 du matin et même jusqu’à plus de 9h00 pour rejoindre le Puy de dôme. Pour ma part, je faisais équipe dans le véhicule n°8, celui de Guy Maraquin (mon voisin de Galluis), accompagné de Wendy Dillon et Anne Leteissier. Après 4h30 de route, sous une pluie et un temps maussade, nous retrouvons une bonne partie de nos amis marcheurs, à casser une petite croute, dans une chouette brasserie de la Bourboule. Ils ont déjà pu faire un petit trek en fin de matinée. L’ambiance est au beau fixe, quoiqu’on en dise, et quelque soit les conditions météorologiques. Puis, le fait de se mettre à table pour se restaurer, c’est toujours un bon moment de convivialité. Sous ces bons « auspices », nous regagnons notre résidence, située à 2 pas, pour notre installation. J’en profite pour faire la sieste, pendant que d’autres s’organisent à une autre marche nordique, petits footings ou shopping dans le froid et la pluie. Personnellement, je suis si bien au chaud, que je ne me fais pas violence pour m’endormir paisiblement, en imaginant le périple à accomplir demain… Vers 16h00, je me réveille. J’aperçois des flocons de neige qui tombent à foison. Je me précipite à la fenêtre pour observer le paysage : c’est incroyable ! Dire qu’il y a une petite heure, la pluie et le vent ternissaient l’ambiance de l’après midi. Maintenant, la neige a recouvert la route, il y a déjà une belle épaisseur. La circulation automobile semble aussi paralysée par l’abondance de la neige. L’installation des chaînes devient indispensable, enfin, surtout pour nous, novices de la montagne, dépourvu de véhicule 4x4 ou bien de pneus neige. Dans l’entre fait, mon pote resté au Perray en Yvelines me téléphone, il vient un peu aux nouvelles. Je lui explique que j’ai bon moral, car les prévisions météorologiques annoncent grand bleu demain matin… Espérons seulement que Mr Météo tienne sa parole. Allez ! J’enfile une parka et des moufles. Je vais rejoindre Guy pour installer les chaînes sur les roues de sa voiture. Si pas de chaîne, pas de dossard, ce serait vraiment ballot ! Finalement, vers 18h00, l’ensemble des runners de l’ASB prennent la route pour monter au village d’accueil de l’organisation du Trail. Il est situé au gymnase du Mont Dore, à 4/5 km de la Bourboule. Avec beaucoup de prudence et de patience, nous parvenons à rejoindre la station. Nous garons nos véhicules devant l’entrée du village d’accueil. Il n’y a pas foule. Le vent est glacial et la neige donne une ambiance particulière. Nous accédons de suite au Gymnase, à l’intérieur, on y retrouve l’ambiance de préparation de courses. Il y a quelques stands d’articles de sport pour « runners » et une bonne indication du chemin à suivre pour la récupération des dossards. Tout d’abord, il faut consulter la liste des préinscrits. Nos noms sont classés alphabétiquement, et on retrouve ainsi nos numéros respectifs de dossard. J’ai le numéro 22 et Guy le 18 ! Nous sommes flattés et aussi très surpris, car habituellement, seul les pros disposent de cette petite numérotation. Après cette légère euphorie, nous récupérons nos jolis dossards. Nous avons en cadeaux une superbe paire de chaussettes technique avec l’inscription Trail du Mont Dore et une boisson énergétique pour nos sacs à réserve d’eau. Une fois les emplettes réalisées, et pour calmer la pression, nous nous retrouvons tous autour d’une table à déguster quelques boissons décontractantes : Bière, vin chaud, etc. et commençons déjà à faire la course de demain.

Nous regagnons la Bourboule, car à 20h30, nous avons rendez-vous dans une auberge, d’un petit village d’altitude à Murat-le-Quaire. Avec l’abondance de neige, ça promet… Finalement, la petite route sinueuse fut bonne, et la joie de se lancer quelques boules de neige à l’arrivée anima l’atmosphère avant de passer à table. Francette et Rodolphe avaient au préalable négociés un repas digne d’un banquet de plus 40 convives. Ce n’est pas rien à organiser ! Merci à eux… Voici ce que nous avons dégusté: Apéritif, entrée chaude (soufflé au bleue d’auvergne), une Truffade (Pommes de terre rissolées au beurre assaisonnées d’ails et oignons le tout arrosé de fromage – accompagné de plusieurs tranches de jambon de pays et salade), Assiette de fromages, puis un dessert : Pom-pote (Une sorte de chausson aux pommes servit comme une tarte), le tout arrosé de vin et d’un peu d’eau. Ah ! J’ai oublié le café, ou la tisane… Evidemment, cela nous changeait du sempiternel repas aux mille pâtes… Après ce conviviale et copieux repas, nous décidons pour certain d’entre nous d’aller faire quelques pas, histoire de faciliter la digestion et passer une bonne nuit. Ce fut une sympathique petite promenade au clair de lune, dans un parc, à deux pas de notre résidence. La balade se déroula dans la neige, un avant goût de ce qui nous attendait le lendemain. En effet, nos amis les marcheurs doivent découvrir une partie du domaine nordique de Guéry en raquette, accompagnés d’un guide de haute montagne. Nous, les « Trailers », nous avons au choix 20 ou 30 km environs, pour parcourir le même domaine, mais, sans raquette, juste en course à pied, … à chacun ses plaisirs.

Bip, bip, bip, … 6h30, ça y est, les yeux sont déjà bien éveillés. La chambrée s’active dans sa préparation. J’ai le sentiment que chacun respect ses propres rituels, et nous n’avons même pas besoin de nous concerter. On se prépare à son rythme, réglé comme des machines bien rodées et nous finirons tous dans les véhicules dès 7h30. Ah ! J’oubliais, le ciel est effectivement tout bleu, il n’y a pas un brin de vent. Coooool…

Pour le moment, ça rigole…

Nous stationnons nos véhicules à proximité du Gymnase, on a tout le loisir de faire la photo de groupe. Puis, chacun peaufine sa préparation en attendant le départ officiel qui sera donné à 9h00. La foule arrive progressivement. Nous nous agglutinons, pour la plupart, dans l’enceinte du gymnase, au chaud. J’apprécie ce moment, on peut aisément vérifier son équipement sans stress. Très vite, le compte à rebours nous rappelle qu’il va falloir franchir le corridor de contrôle, le passage obligatoire pour se faire enregistrer auprès de l’organisation. Un speaker assure l’animation. Il en profite également pour nous informer que l’équipement suivant est obligatoire pour prendre le départ de la course : Vêtements adaptés, boisson, sifflet et une couverture de survie. Moi, j’ai bien tout, ça va… 8h40, les commissaires de course valident officiellement ma présence. Un appareil à lecture optique vient scanner un code barre de mon dossard qui est épinglé sur ma jambe droite, selon les consignes. Voilà, je me retrouve dans le SAS de la zone de départ, libéré de cette obligation. Il n’y a plus qu’à… Je suis pratiquement sur la ligne du départ en compagnie de Guy, Rodolphe, Thierry, Valentin, Pierrick et François. Je fais la connaissance de l’organisateur du Trail des Cerfs, qui a eu lieu en mai 2008, (à La Queue Lez Yvelines) et de la course des flambeaux à Montfort L’Amaury. Il m’a facilement identifié car j’ai posé sur ma tête le bandana que nous avions reçu en cadeau lors du Trail. Les minutes passent et nous commençons à nous impatienter, le froid étant. Il y a des journalistes et FRANCE 3 Région d’Auvergne qui immortalisent notre présence par la prise de photos. L’organisation finit pour lancer un compte à rebours oralement, sans micro, et le lâché de garennes est enfin lancé vers 9h10.

Ca y est, la délivrance est de mise pour les 700 coureurs et coureuses. Nous entamons l’épreuve dans le centre ville du Mont Dore durant deux kilomètres, avant de rejoindre un petit sentier qui est déjà fort pentu. Nous allons très rapidement rentrer dans le vif du sujet. En effet, après un départ en masse où chacun trouve sa place, on finit les uns derrières les autres en enfilade.

Premier sentier, en file indienne, ça grimpe déjà fort après 3 km…

On enfonce déjà nos pas dans la neige, et les appuis sont un peu délicats. Cela promet pour la suite du parcours. Très vite je suis dans le tempo, et poursuit mon bonhomme (de neige) de chemin en essayant de maintenir un rythme soutenu, mais sans trop m’épuiser. Il y a un passage où il faut passer sous un fil barbelé. Naturellement, chacun s’entraide à tour de rôle pour ce faciliter la tâche, sympa ! Je reprends l’allure, mais difficile de maintenir le tempo. Il est souvent nécessaire de marcher, et ce n’est guère plus facile, car on y perd l’équilibre.

Direction le lac de Guéry et le domaine nordique… Je viens de mettre mes lunettes de soleil, le ciel est limpide, il n’y pas un nuage à l’horizon, c’est magnifique. Plus on avance, et plus le paysage est splendide. Déjà une demi-heure de passée, le chrono défile à une allure grand V. Depuis le départ, j’ai en point de mire Géraldine et Xavier, ils sont à une dizaine de mètres devant moi, mais je n’essaye même pas de les rejoindre. Dans ce genre d’épreuve, il faut gérer son effort individuellement, et c’est un peu chacun pour soit. Au demeurant, je suis content d’avoir encore à proximité de moi des gens que je connais. C’est toujours un peu rassurant. J’avoue que depuis le départ, je n’ai pas beaucoup échangé avec les concurrents. Je gère l’effort et reste très concentré sans dire un mot. Tiens, c’est Pierrick qui me dépasse. Je l’interpelle et lui souhaite une bonne course. J’en profite pour me prendre une petite gorgée d’eau et une topette de glucose. Mais, le gel durcit très rapidement au contact de l’air, et par conséquent cela devient difficile à ingurgiter. A mon tour, je dépasse Xavier qui venait de faire une petite pause technique. Déjà 50 minutes depuis le coup d’envoie, nous arrivons autour du lac de Guéry. Celui-ci est gelé et recouvert de neige. Le lac de Guéry Les commerçants nous avaient dit la veille que nous pourrions p’tre le franchir au dessus si la couche de glace faisait plus de 20 cm. Etait ce réellement la vérité ou simplement un gag ? Il faut reconnaître que les conditions météorologiques d’hier ne ressemblaient en rien à aujourd’hui, et nous avons gobé. A ce moment précis de la course, je suis nettement plus décontracté, certainement due aux bonnes conditions de la météo. J’en profite pour échanger avec une concurrente qui semble connaître un peu le parcours. Nous contournons le lac par la route. C’est agréable de retrouver la terre ferme, et les sensations de la course sur route. Après un kilomètre, on prend à gauche un petit sentier enneigé. Finalement, nous arrivons au premier ravitaillement. Je suis très décontracté et surpris d’être déjà au 9e kilomètre en 1h05. C’est à ce moment précis du parcours que l’on peut prendre la décision de choisir l’itinéraire du 20 ou du 30 km. Dans l’immédiat, je me contente d’avaler une boisson chaude, et de déguster un morceau de cake. Pour ceux qui ont de l’appétit, ils peuvent apprécier aussi le saucisson, le fromage et plein d’autres choses, c’est très copieux. Thierry dit « Titi » semble résigné et s’oriente vers le parcours des 20km. Moi qui pensait faire le raid en sa compagnie, que lui arrive t-il ? Je l’entends ruminer sa phrase habituelle, « enc… ». Xavier essaye de le motiver, mais impossible. Thierry a visiblement fait son choix, ce sera les 20 km. Cela me refroidit, mais dans la foulée, Géraldine et Xavier me font signe de les suivre. Cela me redonne le moral. J’embraye avec grand plaisir le 30 km et ses 1400 m de dénivelés positif. Est-ce une ânerie ? Qu’importe, je suis bien physiquement. Nous poursuivons le périple par un tout petit chemin dans les bois, ça grimpe continuellement, mais qu’est ce que c’est joli. Par moment, les arbres sont si hauts qu’ils obstruent les rayons du soleil. L’allure va assez vite et j’ai du mal à rester dans les pieds de mes coéquipiers. Maintenant, nous sommes nettement moins nombreux sur le parcours, on va dire que la circulation est fluide et que nous avons oublié les files. L’itinéraire à suivre étant sinueux, il faut souvent s’arrêter puis relancer, cela évite de perdre son équilibre. Aussi, on enfonce toujours dans la neige. J’apprécie l’achat de mes guêtres la veille. Je prends le temps d’ailleurs de faire le point dans ma tenue qui me ravit à 100 %. Cela m’occupe l’esprit durant l’effort. J’ai un cuissard long, guêtres et chaussures de Trail (« Asics Trabuco »). Pour le corps, 2 couches (-5 à +5 °C) : un maillot respirant à manche longue et un coupe vent en « Goretex ». Pour les mains, j’ai enfilé des moufles de ski que je peux retirer facilement. Elles sont étanches et me tiennent bien chaud les mains. De plus, elles sont retenues par un élastique comme pour les enfants. Bref, pour les descentes, il y a aussi le coté rassurant pour se protéger. J’ai un sac sur les épaules qui me sert de réserve d’eau, le «Camel bag » où j’y ai mis lunettes de neige et la couverture de survie. J’ai aussi un bandana et mes lunettes que j’utilise habituellement pour le VTT ou le vélo. Au niveau de mon équipement on peut dire que je suis très bien équipé. C’est vrai qu’à la montagne, on ne sait jamais ce qui peut arriver, alors, avoir un peu de confort, c’est comme avoir du réconfort. Cette fois-ci, il semble que nous allons sortir des bois pour attaquer un mont à n’en plus finir. Le vent est de plus en plus fort, et la neige est très dure à ce moment précis. Le dénivelé s’accentue, et les appuis deviennent difficile, ça glisse. Géraldine et Xavier mon déjà bien distancés. Il n’y a ni arbres ni végétation, on doit être assez haut en altitude. J’ai une pensé pour nos marcheurs qui, pendant ce temps, découvrent le domaine en raquette. Ils doivent certainement profiter plus du paysage que nous, et les roulades dans la neige doivent être un réel plaisir.

Nos amis les marcheurs, sur les traces du trail… ça rigole un peu ! Ascension vers Puy Loup à 1481 m…

Au fur et à mesure de la grimpette sur le Puy Loup, je distingue au loin une autre montagne que nous allons finalement contourner par la droite. Il s’agit de la « Banne d’Ordanche », j’suis vert, ou plutôt un peu démoralisé… Là, je me dis que ça va me faire mal, car on marche tant bien que mal, et j’avance doucement. On aperçoit au loin les concurrents. On dirait des petites fourmis qui se dirigent vers un point stratégique. Là, je crois que je commence à délirer. Est-ce le phénomène de l’altitude qui vous enivre, ou la fatigue ?

Après Puy Loup, La Banne d’Ordanche en point de mire, 1512 m…

Bon, sur ma gauche, je ne rêve pas, il y a un engin qui refait une piste de fond. Nous ne sommes donc pas en terre inconnue. Puis, cela me fait un peu d’animation, et je suis moins seul. Je finis péniblement à rejoindre les cimes de cette montagne que nous contournons par la droite, en léger devers. Il faut absolument être très prudent. Puis on s’oriente maintenant vers la descente, mais celle-ci est gelée… Hum ! Allez mon garçon, courage. Cela fait déjà plus de 2h00 que nous avons pris le départ depuis le Mont Dore, et j’ai quand même le sentiment d’être un peu égaré quelque part dans la montagne. Fort heureusement, il y a quelques concurrents devant et derrière moi. Le parcours est bien fléché, rien à dire, même si les « rubalises » à cette altitude sont gelées comme nous d’ailleurs. Je me décide à me prendre une nouvelle topette de glucose. La descente est bien amorcée, mais je reste prudent pour éviter une mauvaise chute. Une femme se met à me suivre puis nous finissons par échanger quelques mots. C’est sympa et j’en oublie vite l’effort que je viens de fournir auparavant. Cette personne avait terminée 3e sur le podium féminin l’année dernière. Sachant que Géraldine est loin devant nous, ses chances de bien finir semble compromis. Elle acquiesce sans aucune hésitation et me signale qu’elle est partie tranquille, faute aussi de pouvoir doubler suite au premier engorgement dans la première ascension. Nous poursuivons en binôme la descente prudemment. Tiens, l’organisation procède à un contrôle de passage. Celui-ci est juste réalisé avant le second ravitaillement que nous atteignons tranquillement. Il y a plus de gens de l’organisation à s’occuper de nous que de coureur. Le soleil bat son plein, tout va bien, sauf mes cuisses qui commencent à se plaindre. Je m’enfile un potage, des fruits secs et un verre de coca. J’ai 2h20 au chrono pour 17 km. Allez ! C’est reparti pour un tour, disons 2 bonnes heures avec probablement une autre ascension… Je reprends le sentier en tête précédé de cette concurrente qui va très rapidement me laisser sur place. En effet, le dénivelé augmente au fur et à mesure et la fatigue est là. Je suis en train de passer un mauvais moment. Aie, aie, aie, les difficultés ne font que commencer. Je crois que je vais subir quelques mauvais moment durant cette terrifiante ascension qui est vraiment très escarpés et dangereuse tellement le précipice nous entoure. Gare à la glissade…

Ascension de Puy Gros, la dernière Gros (se) difficultée… culminant à 1485 m.

L’ascension est vraiment interminable, je suis épuisé et surtout, le fait d’avoir les jambes raides comme du béton, cela me pénalise énormément. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, il faut tenir et avancer. J’aperçois au loin devant moi, le sommet de la montagne. Mon dieu ! Que cela semble encore loin. Quelques coureurs ont l’audace de courir, chapeau quand même. Finalement, je finis par rejoindre le sommet, un hélicoptère vient juste à ma hauteur. Que ce passe t il, certes la fatigue est présente, mais je vais y arriver. En définitive, il s’agit probablement de journalistes qui survolent la course. Cela me rappelle des souvenirs comme dernièrement le Marseille/Cassis ou encore le Marathon de NYC. Ces pilotes se permettent de nous survoler de façon très proche, c’est impressionnant. Bon, restons concentré, je regarde ma polar, j’ai maintenant 3h29 au chrono. Tiens, ça c’est un temps que je convoite tellement. Il me vient à l’esprit que cela pourrait être mon temps de rêve, pour franchir la ligne d’arrivée du Marathon de Boston, ce 20 avril prochain… Maintenant, nous voici arrivé sur un long faux plat descendant. Celui-ci est traitre, car la neige n’est pas très dure, et il faut se faire léger pour ne pas s’enfoncer jusqu’au haut de la cuisse. A plusieurs reprises, je donnerai un coup de main à un autre coureur qui ne cesse de tomber, piégé par ce revêtement bizarre. En attendant, cela me redonne un petit coup de fouet. J’aperçois une grande descente. Un guide de haute montagne vient sur nous à contre sens, il vérifie la course, je pense. Il me dit que durant la forte pente, il faut ce laisser glisser sur les fesses jusqu’à plus de vitesse. Un peu étonné, je m’assoie dans la neige et me laisse emporter par la pente qui est vraiment d’une inclinaison terrible. Je ralentie légèrement à l’aide de mes pieds, histoire de ne pas trop bouloter, et cela fonctionne à merveille. Me voici déjà en bas de la pente, c’était bien sympathique. Je me relève, me frotte un peu le postérieur qui est gelé et reprend tranquillement la piste. Nous filons maintenant vers la Bourboule, ça sent l’écurie, enfin j’espère. Je reste tout de même très prudent durant la descente, car mes appuis sont glissants. Puis, mes jambes sont lourdes et sont à limite de la crampe. Je laisse passer beaucoup de gens devant moi, ils sont plus rapides. -« Eh ! Marc, comment vas-tu ? Es tu seul ? ». Marc se retourne et finit par me reconnaître. Il faut dire que je suis difficilement reconnaissable avec mon bandana. Puis, pour ma première saison à l’ASB, tout le monde ne me connaît pas bien encore. -« Non, me dit-il, nous sommes quelques uns. J’ai des crampes, cela me fait mal, me dit-il ». Pourtant, je trouve qu’il court et saute comme un cabri ! Cyril, puis Denis me dépassent, mais ils ne sont pas très parlant, ils ne m’ont pas reconnus, concentrés eux aussi par cette descente, qui finit par être dangereuse. La neige s’est transformée en eau, et nous courons dans la boue, entremêlée par moment par quelques petites pierres. Le ravito est en point de mire, cette fois ci, c’est Wendy qui me rejoint. Je suis heureux d’avoir retrouvé des coéquipiers. Nous ne nous éterniserons pas longtemps au ravitaillement. Très vite, nous reprenons la route vers l’arrivée. Cette fois-ci, je vais fournir mes derniers efforts pour rester dans leur sillage. L’allure est assez rapide et j’ai le sentiment que les garçons ne lâchent pas le morceau. Est-ce ma présence, celle de Wendy ou simplement le fait de sentir l’écurie? Il doit rester une bonne demi-heure de course. Je ne lâche plus rien, et arrive à rester derrière mes copains. Un moment donné, il faut prendre à gauche et traverser une voie de chemin de fer. Ceux qui étaient devant nous, filent tout droit. Nous leur signalons qu’ils se sont trompés d’itinéraire. Je ne me souviens pas d’un remerciement, mais qu’importe, nous comprenons que tout le monde en a plein les bottes. D’ailleurs, nous poursuivons un chemin qui monte assez fort. De plus, la neige continue de fondre, et j’ai le sentiment de courir dans un ruisseau. On ne fait pas les timides, et je ne prends pas le temps de regarder où je mets les pieds. Je grimpe droit devant moi tout en gardant en point de mire Wendy. La montée est longue à n’en plus finir, j’ai vraiment mal aux jambes. Courage, mon Lolo, nous voyons bientôt le bout du « tunnel ». Maintenant, nous regagnons une petite route goudronnée. Le revêtement me soulage, je récupère de l’effort précédent. Un commissaire de course nous signale que nous devons prendre à gauche un petit sentier, l’arrivée est maintenant imminente. Je félicite Wendy qui ne relâche rien. Les garçons ont pris quelques mètres d’avance sur nous, nous ne les apercevons plus. On se retrouve sur un dernier petit chemin en descente, il est assez technique, mais une fois de plus, on le dévore. Cette fois-ci, on entend la musique, c’est l’arrivée. Je demande à Wendy de se rapprocher de moi pour finir main dans la main. Nous sommes si heureux et fiers d’être de retour après ce long périple usant. Il faut maintenant accéder à l’intérieur du gymnase pour franchir la ligne d’arrivée. En fait, une porte s’ouvre, il faut descendre les escaliers qui dominent toute la salle. Le public est présent, c’est fabuleux comme effet. Nous avons la mine des bons jours, puis, les copains de l’ASB sont là, et nous franchissons enfin la ligne sous un tonnerre d’applaudissement après 4h et 52 minutes de course. YYYYYYEEEEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSSSSSSSSSS …

Je remercie les organisateurs qui nous retirent notre dossard, validant notre arrivée. Chacun nous félicitent, l’ambiance est chaleureuse et cela fait du bien. Je retrouve par la suite Guy, Rodolphe, et Valentin. C’est Guy qui fera le podium de l’ASB. Il a déposé Rodolphe et Valentin de + 8 minutes. Il finira 18e comme son numéro de dossard dans sa catégorie et 39 au classement général, avec un chrono de 3h49. Toutes nos Félicitations Guy … Géraldine, Xavier et Pierrick finiront en plus de 4h22. Bref, avant de refaire la course autour d’un bon repas, nous décidons de rejoindre rapidement les sanitaires pour prendre une douche chaude, revitalisante. Celles-ci sont au camping, face au gymnase, super pratique! On nous informe de l’arrivée d’Anne et Fabrice. Nous nous positionnons pour les accueillir. On même prévu quelques boules de neige. Ils arrivent eux aussi, avec le sourire en 5h40. BRAVO ! Après ce frugal repas (Plateau composé : Lentilles/saucisse/lard – Tarte aux myrtilles ou Pom Potes - café et une bonne bière) autour d’une bonne table située à proximité du podium, nous allons enfin profiter de la remise des médailles des différents gagnants. Le speaker annonce à l’ensemble des gens présents de venir applaudir et féliciter le dernier couple qui arrive après plus de 7h00 de trail. L’ovation est grandiose, c’est ainsi que ce terminera notre escapade ou balade blanche dans les massifs du Sancy. Nous garderons tous en mémoire cette excellente édition, soleil, neige et superbe organisation…

Guy Maraquin, notre vainqueur sur le 30 km

Nos amis les marcheurs, et marcheuses…

PS : Un grand merci à Carole A. et Wendy D. pour les prises de vues.